Attaque du chant pied droit après 1.2.3
Tonalité : Sol mineur (G minor)
Note de départ : Ré (D)
Cadence : 88 pas/mn
- La Légion marche vers le front,
En chantant, nous suivons, 2.1
Héritiers de ses traditions,
Nous sommes avec elle. 2.1
- Refrain
Nous sommes les hommes des troupes d’assaut, 2
Soldats de la vieille Légion, 2.1
Demain, brandissant nos drapeaux, 2.1
En vainqueurs nous défilerons. 2.1
[ Nous n’avons pas seul’ment des armes, 1
Mais le diable marche avec nous,
Ah, ah, ah, ah, ah, ah,
Car nos aînés de la Légion
Se battant là-bas, nous emboîtons le pas. 2.1 ] (bis)
- Pour ce destin de chevalier :
Honneur, fidélité, 2.1
Nous sommes fiers d’appartenir
Au Deuxième R-E-P. 2.1
Le chant est contemporain de la création du 2e bataillon étranger de parachutistes, en 1948. Il emprunte son air au Revere-Marsch ou Parademarsch der Legion Condor (marche de défilé de la légion Condor), le corps des volontaires allemands envoyés combattre les républicains espagnols en 1936. La musique est composée par le Stabsmusikmeister Karl Bögelsack, avec des paroles des Oberleutnante Wolfram Philipps et Christian Jährig, deux pilotes du groupe de reconnaissance aérien. Dès l’origine, il existait deux versions chantées de la marche : Legion marschiert in fernem Land (La Légion marche en pays ennemi) pour les unités terrestres et Wir zogen übers weite Meer…(Nous avons traversé la vaste mer) pour les unités aériennes, la mélodie du chant est empruntée au thème central (le trio). La référence au diable (Und der Teufel der lachte dazu, Et le diable en rit…) vient de l’insigne peint sur les appareils de l’escadrille avec une tête de diable rouge hilare, expliquant le titre alternatif de Teufelslied der A/88. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, le chant est adapté par les Waffen-SS sous les titres SS marschiert (Les SS marchent) ou Teufelslied (Chant du diable). S’il est enregistré, il ne figure pas dans leurs carnets de chants. Les Waffen-SS étant devenus une armée multinationale, le SS marschiert a été adapté pour les contingents norvégien, estonien, danois, finlandais, anglais, espagnol, français, etc. Sous le titre de Grüne Teufel (Diable vert), il est devenu le chant des parachutistes de la Bundeswehr, publié dans leurs carnets de chants et leurs enregistrements. Sa mélodie a essaimée et s’entend dans les armées italienne ou brésilienne.
Le chant est cité par Raymond Muelle parmi les chants au répertoire du BILOM, le Bataillon d’infanterie légère d’outre-mer constitué pendant la guerre d’Indochine à partir de condamnés pour faits de collaboration (Le Bataillon des Damnés, Grancher, 1989). Au répertoire de ces soldats passés par le front de l’Est, il était aussi connu des légionnaires d’origine allemande et explique l’adaptation du chant par la Légion. Les exploits des légionnaires parachutistes du 2e BEP, à Nghia-Lo, puis à Dien-Bien-Phu, contribuèrent à forger l’image légendaire du soldat qui n’hésite pas à affronter le diable pour lui arracher la victoire.
Créé par les légionnaires parachutistes, le chant passe dans le répertoire des paras métropolitains pendant la guerre d’Algérie. Il est publié dans le Recueil de chants de la 11e DLI en 1961, pour être repris dans les écoles et se diffuser dans toute l’armée.