Ne peut pas se chanter au pas cadencé
Attaque du chant après 1.2
Tonalité : Si bémol majeur (Bb major)
Note de départ : Fa (F)
Cadence : 76 à 80 pas/mn

  1. Eugénie les larmes aux yeux, (les larmes aux yeux) (1.2)
    Nous venons te dire adieu, (te dire adieu) (1.2)
    Nous partons de bon matin, (de bon matin) (1.2)
    Par un ciel des plus sereins. (des plus sereins) (1.2)
  • Refrain
    Nous partons pour le Mexique
    Nous partons la voile au vent, (2.1)
    Adieu donc belle Eugénie,
    Nous reviendrons dans un an. (2.1)
  1. Ce n’est pas commode du tout, (commode du tout) (1.2)
    Que de penser à l’amour, (oui à l’amour) (1.2)
    Surtout quand il fait grand vent, (qu’il fait grand vent) (1.2)
    Par dessus l’ gaillard d’avant. (l’gaillard d’avant) (1.2)

Conseils d’interprétation

1) Dans ce chant, il est coutumier d’’user de beaucoup de rubato (variations de tempo). Les petites reprises (les termes entre parenthèses) sont sur des rythmes très libres et le refrain doit être très vif sauf à la fin du 2e vers (« La voile au vent ») où il y a un net ralentissement.

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Historique :

La chanson apparaît dans le répertoire militaire avec l’édition 1959 du carnet de chant officiel de la Légion étrangère, publiée juste après le Boudin, en ouverture de la période 1831-1939. En effet, elle n’est jamais citée dans la littérature légionnaire antérieure. Les paroles évoquent Eugénie de Montijo de Guzman, l’épouse influente de l’empereur Napoléon III, qui le lance dans la désastreuse expédition du Mexique.

On retrouve la mélodie et le thème dans le chant de marins Belle Virgine, relevé par les collectes du XIXe siècle, dont le musicologue Patrice Coirault recense les occurences dans son Répertoire des chansons de tradition orale (Tome 1, BnF, 1996). Dans ses multiples versions, la destination peut aussi être l’Amérique et la jeune fille se prénommer Virginie. Largement répandue, la chanson est attestée de la Franche-Comté et la Lorraine, au Québec, en passant par les côtes atlantiques. La version la plus proche du chant légionnaire est publiée en 1943 dans le Chansonnier des compagnons de France (Imprimeries réunies, Chambéry, 1943, p. 44) sous le titre de Ugénie avec pour destination le Mexique et avec la mélodie du recueil officiel de 1959. Réédité systématiquement, il contribue à enraciner la chanson et sa datation dans la mémoire légionnaire, devenant contemporaine de l’héroïque combat de Camerone. Elle est enregistrée pour la première fois en 1965 (Centenaire de Camerone, 30 cm SERP, n° 3, 1965).

Le 5e Régiment de hussards était aussi de l’expédition du Mexique. En 1984, son chef de corps, le colonel Jacques Gagniard, fait adopter Eugénie comme chant de tradition, l’introduisant ainsi tardivement dans son répertoire régimentaire.

En 1959, quand il réalise le premier recueil officiel de chants légionnaires, le Commandant Hallo ne précise pas les sources permettant de rattacher le chant à la campagne du Mexique. Ce chant est un modèle de construction d’une tradition.