- Les chasseurs du Bataillon de choc,
Sont des petits gars un peu loufoques,
Quand on est parachutiste
On devient j’m’en foutiste,
Il y a aussi les p’tits bateaux
Qui nous ont donné le goût d’l’eau,
Mais pour ça n’allez pas croire
Que l’on aime pas l’pinard.
- Refrain
Bataillon tu es mes amours,
J’ai juré de t’aimer toujours,
Mais depuis qu’on attend le premier saut
On devient d’plus en plus dingos,
C’est pas encore pour cette semaine,
Ce sera pour la s’maine prochaine,
Et pour nous enlever le goût du pépin
On nous balade en sous-marin.
- Le close-combat les explosifs,
Ça n’est pas très récréatif,
Mais si le Boche fait l’mariole
Y n’aura pas l’beau rôle.
On nous apprend, c’est épatant
L’éjection de l’œil en deux temps,
Mais ce qui ne nous plaît pas
C’est les pluches après les repas.
- Refrain 2
Bataillon tu es mes amours
J’ai juré de t’aimer toujours,
Mais les propriétaires de poulaillers
Voudraient nous voir décaniller,
Car en attendant le départ,
Afin d’être prêts pour la bagarre,
À défaut de chemises noires ou de fridolins
On s’entraîne sur les lapins.
- Il nous arrive de temps en temps
Quelques petits désagréments,
Y’a l’histoire du général
Qui a fait du scandale,
Mais à part ça pour le boulot,
Y’a pas à dire on est réglo,
Et quand viendra le grand jour
On criera : “En pointe… Toujours !”
- Refrain 3
Bataillon, tu es mes amours,
J’te quitterai quand même un beau jour,
Mais j’espère qu’ d’ici là dans la bagarre
Tu te seras couvert de gloire.
Quand on parlera d’tes soldats,
On dira qu’ c’était des petits gars,
Qui n’ont pas hésité à donner leur vie
Pour le salut de la Patrie.
Couplet et refrain ajoutés le 31 avril 1975 par le même auteur :
- Trente ans plus tard évidemment
Ça n’est pt’et pas aussi brillant
La vie nous a malmenés
Mais malgré les années
La politique et les coups durs
On est resté tout aussi pur
Et on gueule un peu plus fort
Pour remplacer les voix des morts.
- Dernier refrain
Bataillon tu étais nos amours
J’t’ai quitté quand même un beau jour
Mais personne n’oubliera les beaux soldats
Débarqués du Casabianca
Et si ceux qui nous ont quittés
Pouvaient marcher à nos côtés
Ils sauraient que pour nous, ils ne seront pas morts
Dans nos cœurs, ils vivent encore.
Historique :
Les paroles sont écrites à Staouéli en septembre 1943 par Gabriel Redon dit Bylou (1922-2014), caporal à la 3e Compagnie du Bataillon de choc. Boute-en-train, il avait été sollicité par le Commandant Gambiez qui voulait présenter le Bataillon à l’académicien André Maurois et cherchait des animations autour d’un feu de camp. Il adapte la chanson interprétée par Lys Gauty en 1938, J’ai juré de t’aimer toujours, composée par Michel Vaucaire et Norbert Glanzberg. Originale par son thème musical, elle rappelle La Valse bleu horizon des soldats de la Grande Guerre. Elle a valu aux chocs du 1er BPC le surnom de “valseuses”. Suivant le témoignage d’Henri Simorre, les « anciens la chantaient à toutes leurs rencontres en se tenant par les épaules et chaloupant de gauche à droite ». En 1975, Bilou ajoute un 4e couplet aussitôt adopté.
Le chant est publié dans un carnet du Bataillon de choc, En pointe toujours, probablement en 1945 et la partition est éditée en petit-format. Il est enregistré en 1959 (Chocs et commandos, 45 tours, Decca, 450 844).