A propos de la victoire de la France – point de vue.

Une vision positive, celle du général Roudeillac :
Panem et circenses
              Les mondialistes et autres promoteurs d’une Europe supranationale doivent s’interroger ce matin au spectacle de la ferveur nationale, consécutive à la victoire de  l’équipe de football française.
Que constatent-ils en effet ?
              Que le Peuple s’enthousiasme et fait parler sa fierté lorsqu’il peut s’identifier aux héros du moment et lorsque les invités au repas national ne “crachent pas dans la soupe”. Le succès de l’équipe nationale de football confirme également que les nations demeurent  et que pour être fortes il y faut cultiver la fierté, la volonté de vaincre.
              Ce peuple, si décrié par une intelligentsia hors sol, ce peuple, étranger aux préceptes  de ceux dont les propos abolissent les frontières, ridiculisent le chantre des valeurs nationales et pensent que les nations véhiculent la guerre, ce peuple, par sa joie, démontre que sa fierté résulte des exploits de ceux dont ils sont proches par la langue, une histoire ( ici celle du football), et la fidélité à une culture commune concrétisée ici par un sport collectif,  l’hymne national et le drapeau français..
              Mais plus encore hier, il a été prouvé, par l’attitude digne de ceux qui ont choisi de faire gagner la France, que la seule condition pour que le “vivre ensemble” soit une réalité, tient à leur volonté de montrer leur fierté de se sentir français et de participer au succès du pays qui les a accueillis.
              Que leur exemple serve à indiquer la voie à ceux qui croient pouvoir durablement prendre part au “festin national”, sans dire qu’ils apprécient.
               Il leur faut faire valoir qu’ils sont fiers d’être Français et qu’ils se reconnaissent, au-delà du football, dans ce qui constitue l’Histoire et le génie du peuple qu’ils ont choisi. 

Extrait de compte-rendu du Conseil des ministres du 11 juillet 2018

Pour information, veuillez trouver dans le lien ci-dessous un extrait de compte-rendu du Conseil des ministres du 11 juillet 2018 relatif à la politique en faveur des anciens combattants:

Extrait du CR du Conseil des Ministres du 11072018

Lettre reçue de la Secrétaire d’Etat – Monument OPEX

Pour votre information, veuillez trouver sur le lien ci-dessous la lettre adressée par Madame la Secrétaire d’Etat aux Anciens Combattants au général d’Armée (2S) Bruno DARY, président du Comité National d’Entente des associations patriotiques et du monde combattant à propos du mémorial en hommage aux militaires morts pour la France en Opex.

lettre Secrétaire d’Etat Anciens Combattants

INONDATIONS-aides ONACVG aux ressortissants sinistrés

Une information qui pourrait interesser certains d’entre vous.

Le Service départemental de l’ONACVG se tient à la disposition des ressortissants (anciens combattants de tous conflits, veuves, pupilles de la nation, …) qui seraient sinistrés du fait des inondations afin de leur accorder, aussi tôt que possible, une aide financière (indépendante des indemnisations à venir), leur permettant d’assurer des dépenses sans attendre les indemnisations des assurances.

Je demande donc aux présidents destinataires de ce message d’en informer très vite leurs correspondants cantonaux ou communaux.

Les dossiers à constituer seront forcément allégés (accord donné sur ce point par la Direction générale de l’ONACVG).

Tout dossier comprendra :

–        Toutes indications sur l’identité et l’adresse du demandeur, ainsi que sur sa qualité de ressortissant, et un moyen de contact par téléphone;

–        Une liste des biens de nécessité (électroménager, meubles, literie, linge, nourriture, …) à racheter avec une estimation des coûts (hors travaux et véhicules)

–        Une indication sincère des ressources mensuelles du foyer et la composition du foyer

–        Impérativement : un RIB

Je précise que le Service départemental contactera directement les ressortissants aidés financièrement au cours de 2017 et 2018 résidant dans les communes les plus sinistrées.

Dans la mesure où nous sommes dans un dispositif exceptionnel de solidarité, je vous demande aussi d’insister pour que vos responsables locaux diffusent l’information, à leur tour, sans retenir le critère de l’adhésion à leur association. Peu importe qu’une même personne soit informée par deux ou trois responsables. Mais il importe que chacun le soit, dans la mesure du possible bien sûr.

Les personnes qui auraient à prendre contact avec le Service départemental pourront téléphoner en précisant l’objet de leur demande.  

Elles auront à envoyer les éléments de leur dossier à : l’ONACVG de leur département.

Discours du maire de LAVAUR – Ecole “colonel Beltrame”

Lettre du Général de division (er) Roudeillac adressée à Mr. Bernard Carayon, maire de Lavaur (Tarn).
Monsieur le Maire,
 
Je viens de lire votre magnifique discours prononcé lors de l’attribution du nom de “colonel Beltrame” à  l’école du Centre de la ville de Lavaur.
Permettez au “vieux soldat” que je suis de vous exprimer ma gratitude pour les mots que vous avez prononcés.
Ils rejoignent les fortes convictions qui sont les miennes s’agissant de la France, de sa culture, de sa civilisation.
J’espère que leur écho dépassera le seul cadre régional et que vos messages inspireront au premier chef ceux qui ont la responsabilité au quotidien d’instruire nos enfants et ceux qui, étant parents sont là, en principe , pour les éduquer.
Puisse donc votre discours interpeller les tièdes, oublieux de notre Histoire nationale, honteux de leur pays, œuvrant à contresens de la pérennité de ses valeurs et veuillez accepter Monsieur le Maire que je porte vos propos à la connaissance des amis de mon cercle d’échanges, et de ceux de mon entourage qui enragent de voir bafouer les valeurs que vous avez mis en exergue.
Merci Monsieur le Maire.
Gal de Division (ER ) D. Roudeillac 
(Ci-dessous, le discours du maire en pièce jointe)

Discours du maire de Lavaur – Ecole Arnaud BELTRAME

Génocide rwandais – réponse au colonel Hogard

Les 15, 16 et 17 mars dernier, à l’approche du 24ème anniversaire du génocide rwandais, Le Monde a publié six articles sur le sujet sous la plume d’un journaliste, David Servenay, connu depuis des années pour son parti pris en faveur de la thèse d’une culpabilité de la France dans le génocide rwandais. Cette campagne avait pour objectif d’accompagner le lancement d’un livre d’un ancien officier de l’opération Turquoise, Guillaume Ancel.

Dans L’Incorrect, le colonel Hogard, ancien commandant du Groupement Sud de l’Opération Turquoise, démonte cette thèse, qui veut que la France soit responsable du génocide de 1994 :

Guillaume Ancel est un ancien officier, saint-cyrien de surcroît (Promotion Cadets de la France Libre, 1985-1988) et cela donne a priori à son « témoignage » davantage de crédit qu’un malheureux gendarme débauché sans succès quelques années auparavant. Certes, il n’était lors de l’opération Turquoise qu’un tout jeune officier subalterne inexpérimenté. Certes, il n’avait dans cette opération aucune responsabilité de commandement, étant détaché en tant que spécialiste OGT de son régiment, le 68ème régiment d’artillerie, auprès de la 1ère compagnie du 2ème REI désignée pour participer à Turquoise. Certes, il n’avait en tant que tel pas accès aux ordres émis ou reçus aux échelons supérieurs. Il n’était qu’un exécutant sans aucune vue d’ensemble mais la « grande presse », actionnée par les réseaux que je viens d’évoquer, en ont fait au mois de mars « le » seul témoin, le seul « expert » capable de donner un témoignage véridique et sincère !

Le problème est que le livre d’Ancel ne résiste pas à une lecture honnête et attentive. Éliminons d’abord le moins important. Sans parler de la forme à proprement parler (le ton très suffisant pour ne pas dire arrogant que l’auteur adopte de la première à la dernière page pour se dépeindre et se mettre en selle), le jeune artilleur, visiblement mal à l’aise dans les unités professionnelles de l’armée de terre, et quoiqu’il s’en défende à plusieurs reprises, règle dans son ouvrage de nombreux comptes personnels. Vis-à-vis de la Légion étrangère, vis-à-vis des Forces spéciales, vis-à-vis des Troupes de Marine, vis-à-vis de ses chefs, les descriptions, les qualificatifs, les commentaires, les allusions et même quelques solides attaques « ad hominem » pleuvent. Peu amènes, ces déclarations témoignent d’une envie déclarée de nuire, d’un sérieux besoin de reconnaissance et de revanche. Sur le fond, on peut relever, page par page, un très grand nombre de contre-vérités, d’approximations et de contradictions. Si bien que ce livre donne une version toute personnelle, bien éloignée de la réalité, de la vérité de l’opération Turquoise.

S’agissant d’abord de la mission et des ordres reçus, comme l’a écrit le général Lafourcade qui était notre chef et comme je peux en attester moi-même : « Tous les ordres du CEMA et du commandant d’opération contredisent ses affirmations. Il n’a jamais été question d’une mission de combat contre le FPR ni d’un raid sur Kigali. Il n’a jamais été question dans ces ordres d’aider les forces gouvernementales ni de livrer des armes, à plus forte raison de payer leur solde. L’importance des moyens déployés avait pour but d’assurer la sécurité de la mission face à l’hostilité déclarée du FPR avant l’engagement ». Tout est dit dans cette remarque du COMFOR Turquoise. Néanmoins, depuis 2014, Ancel répète à l’envi que Turquoise et en particulier le Groupement Sud que je commandais, aurait livré des dizaines de milliers d’armes aux FAR réfugiées au Zaïre ! Avec cette histoire de « raid sur Kigali », il s’agit là du plus gros mensonge dont ce livre est truffé. Ancel là aussi fabule : Je relève ainsi notamment l’épisode figurant aux pages 98 à 100 de l’ouvrage : « Aéroport de Cyangugu, Rwanda, juillet 1994 » (Ancel précise en note de bas de page : « je n’ai pas noté le jour, cela se passe lors de la deuxième quinzaine de juillet ») dans lequel il me met personnellement en cause. Dans ces trois pages (que Le Monde reproduira in extenso dans sa publication du 15 mars et pour lesquelles il me refuse jusqu’à présent, sous de curieux prétextes, un droit de réponse), Ancel évoque une demande que lui aurait fait mon adjoint, le lieutenant-colonel Laporte (« Lemoine » dans le livre, décédé il y a plusieurs années et qui n’est donc plus là pour se défendre…) de s’occuper d’un groupe de journalistes afin « qu’un convoi de camions (puisse) quitter la base pour transporter des armes vers le Zaïre ». Plus loin, Ancel décrit « dans leur dos, de l’autre côté de la piste, une colonne d’une dizaine de camions transportant des conteneurs maritimes qui quitte le camp en soulevant un nuage de poussière ». S’ensuit un dialogue surréaliste au cours duquel je lui aurais expliqué le soir même que nous livrions des armes aux FAR pour « les calmer et éviter qu’elles se retournent contre nous » ! Pauvres FAR, alors exsangues, battues et abattues, défaites moralement, précisément sans armes et sans munitions : comment donc auraient-elles été en mesure de s’en prendre à nous ?

Par ailleurs, si nous avions dû livrer des armes aux FAR, nous leur aurions livrées, me semble-t-il, bien plus tôt, c’est-à-dire quand elles se battaient encore dans Kigali face au FPR, comme me l’avait demandé alors le 2 ou le 3 juillet leur sous-chef opérations le Général Kabiligi, ce que je lui avais alors bien entendu refusées (Voir « Les larmes de l’Honneur », page 47). Je déments donc bien entendu ici une fois encore toute livraison d’armes aux FAR et ne peux que conclure, dans le meilleur des cas, qu’il s’agit dans l’esprit de l’ex-capitaine Ancel d’une grave confusion.  Grave confusion pour un militaire de confondre les véhicules que nous avions en dotation : TRM2000, TRM4000 et VLRA avec des « porte-conteneurs » et « conteneurs maritimes » (« une dizaine » !) dont on se demande encore par quel itinéraire ils auraient bien pu rejoindre les confins zaïro-rwandais. […]

En ce qui me concerne, chacun sait que  je ne suis pas un défenseur aveugle et acharné de la politique étrangère de la France. Celle-ci peut commettre de très graves et lourdes erreurs. Ce fut le cas en ex-Yougoslavie, en Bosnie puis au Kosovo, ce fut le cas en Libye, ce fut le cas ces sept dernières années en Syrie, avec les terribles conséquences que l’on sait, tant au Moyen-Orient que chez nous en Europe et en France. Ce ne fut pas le cas au Rwanda, où en définitive la seule erreur commise par le président Mitterrand fut de penser en décembre 1993 que la France pouvait se retirer et laisser à l’ONU la charge du maintien de la paix. Après qu’il ait pesé de tout son poids de 1990 à 1993 pour une plus grande démocratisation du régime du président Habyarimana, en échange de l’aide militaire de la France. Moins de quatre mois plus tard, du fait de l’incurie de l’ONU et de la MINUAR, de l’indifférence feinte ou réelle de la « communauté internationale », à la faveur de l’assassinat du président Habyarimana par le FPR, s’installait le chaos au Rwanda et dans la région des Grands Lacs. Seule l’opération Turquoise a tenté d’y mettre fin. Véritable opération humanitaire, menée dans un contexte très difficile, sans arrière-pensée aucune, sans complot surréaliste, n’en déplaise à M. Ancel. La lecture manichéenne du drame rwandais conduit à déformer l’Histoire, à la nier, à la réviser pour en donner une version fausse et génératrice de haines inexpiables.”

Communication

Internet est devenu un moyen de communication qui permet à tout un chacun de s’exprimer et de toucher un auditoire de plus en plus large. Il permet notamment de participer à des groupes de discussion sur  de nombreux sujets, via “Facebook” par exemple.

L’UNP tient à préciser que les prises de position qui pourraient être prises à travers ces échanges n’engagent que leurs auteurs et que le siège national de l’UNP se désolidarise de certains propos tenus et de polémiques qui pourraient en découler par exemple sur les brevets parachutistes et leurs dates d’obtention.

Les prises de position officelles soutenues par l’UNP le sont avec l’aval de son président, le général CAILLE, et exprimées sur ce seul site officiel de l’UNP (www.union-nat-parachutistes.org)

L’hommage du Padre Richard Kalka au Colonel Arnaud Beltrame

Colonel Beltrame, cher Arnaud,

Je te tutoie parce que j’ai toujours tutoyé mes amis. Je te tutoie parce que nous nous sommes croisés un jour sur une zone de sauts. Ensemble, nous avons pu, quelques dizaines de secondes écouter

les oiseaux chanter et flirter avec les anges. Souviens-toi, cher Arnaud, ce jour-là, nous étions aux anges, une expérience que l’on ne partage qu’entre parachutistes.

Dans les cimetières militaires aux milliers de croix impeccablement alignées, les tombes de soldats inconnus anglais portent cette épitaphe : Known unto God (connu de Dieu seul). En France, nous avons aussi nombre de soldats connus de Dieu seul. Le ravivage quotidien de la flamme devant l’Arc de Triomphe rend un hommage de toute la Nation à ces inconnus morts pour la France, qui, blottis dans la main de Dieu, reposent dans la paix éternelle.

Depuis le 23 mars, tu n’es plus un officier inconnu du grand public. Tu fais partie des soldats connus, ceux qui ont fait don de leur vie, librement, et dont le nom reste gravé en toutes lettres sur les monuments aux morts et les plaques commémoratives. Ton nom sera probablement inscrit quelque part, mais il sera incrusté surtout dans mon âme. Je le revendique haut et fort malgré une avalanche, ces derniers jours, de revendications et de réappropriations de diverses ” chapelles” comme si tu mangeais à tous les râteliers.

Non, tu étais d’une autre race. Le nom de moine-soldat ne te convenait pas, mais il y avait quelque chose de cela. J’ose ici une comparaison ou plutôt une affiliation : Maximilien Kolbe. Prêtre polonais, frère franciscain, qui fit don de sa vie pour Franciszek Gajowniczek, un père de famille quelconque (1). Cet acte héroïque a été accompli à Auschwitz, dans l’enfer d’une totale déshumanisation, dans un univers où ne régnaient que les sentiments de survie à tout prix et de chacun pour soi, dans un monde où Dieu faisait figure d’absent.

A Trèbes, tu as pris la place de Julie, une employée du magasin pris d’assaut par un monstre, un musulman, dans ce pays de plus en plus déchristianisé, dans un monde où l’égoïsme est roi, où la lobotisation des citoyens constitue le principal but, non avoué, de la pensée unique. Dans ce magasin en rase campagne, l’islamisation s’installe dorénavant dans les petits villages que l’on croyait à l’abris de cette peste, tu as regardé la bête dans les yeux. Tu as vu la haine. Probablement, as-tu subi des outrages. Les outrages et la haine ne t’ont pas abattu. Tu es resté debout, comme une sentinelle, avec trois balles dans ton corps, responsable de la France tout entière (2). Le 23 mars dernier, tu as sauvé ce pays de son déclin, de sa lâcheté, de son manque de courage.

Depuis 33 ans, je côtoie de près le monde militaire. J’ai accompagné nombreux soldats sur plusieurs théâtres d’opérations et j’ai toujours été en admiration devant la foi et la force spirituelle des jeunes guerriers, enfants de notre pays. Beaucoup d’entre eux, j’en suis sûr, sont prêts, aujourd’hui, à donner leur vie pour leur camarade, leur frère d’armes, leur ami. Toi, mon cher Colonel, tu as offert ta vie à Julie, une parfaite inconnue, c’est-à-dire à la France. Je te pleure, comme Jésus a pleuré son ami Lazare. Je suis en colère, comme Jésus l’a été devant le mercantilisme du temple.

Jeune parachutiste, tu chantais avec nous la prière du para. L’unique, la sublime, la plus belle de toutes les prières : « je veux, mon Dieu, l’insécurité et l’inquiétude, je veux la tourmente et la bagarre ; le courage, la force et la foi ». Tu as été exaucé « à la lettre ». Aujourd’hui, tu évolues immortel dans le grand bleu du Ciel, sans parachute. Tu parles aux anges et aux archanges. Tu causes avec l’Archange Michel, notre saint patron. Tu es comme un grain de blé, entre les mains de Dieu, vivant, impérissable, immortel. Heureux, comme tous ceux qui sont morts dans les grandes batailles, pour la terre charnelle, couchés dessus le sol, à la face de Dieu (3). »

1. J’ai vécu un moment de grande émotion en rencontrant cet homme toujours vivant en 1970.
2. Chaque sentinelle est responsable de tout l’empire (Antoine de Saint-Exupéry, Un sens à la vie, Gallimard 2011, p. 179).
3. Charles Péguy, Eve (1913).

Attentats de Trèbes

Arnaud Beltrame est resté près de 3 heures seul face au terroriste.

Il ne restait plus que la caissière Julie dans le magasin de 2000 mètres carrés. Le boucher avait été froidement abattu, ainsi qu’un client. D’autres étaient blessés. Certains s’étaient enfuis par les issues de secours à l’arrière du Super U, d’autres s’étaient enfermés dans le frigo du rayon boucherie.

Et, là, pendant environ quarante-cinq minutes, Julie se retrouve seule avec le tueur toujours menaçant, brandissant à la main une arme de poing de calibre 7,65 mm avec laquelle il avait fait feu à plusieurs reprises, pour tuer ses deux victimes, ou pour tirer en l’air. Il exige plusieurs conditions pour laisser partir l’otage, et notamment qu’on libère Salah Abdeslam, l’un du commando du 13-Novembre 2016 à Paris. Sinon…

Les mains en l’air, le gendarme dit au tueur : «Libérez-la !»

C’est alors que le lieutenant-colonel Arnaud Beltrane entre en contact avec Redouane Lakdim. Il est arrivé immédiatement sur les lieux avec ses hommes du groupement de gendarmerie de l’Aude. Il connaît ce genre de situation d’extrême urgence, il a déjà mené des exercices simulés d’attaques terroristes.

Il tente alors de négocier avec le terroriste, puis, en dernier recours, lui propose de remplacer l’otage à sa merci. Les mains en l’air, le lieutenant-colonel lui désigne Julie, la dernière otage, et dit au tueur : «Elle n’a rien fait, libérez-la !». Le terroriste accepte. Julie part en courant, elle est saine et sauve. Le gendarme a pris sa place au sein du magasin, un face-à-face angoissant qui va durer deux heures et demie.

Au bout d’un moment, Redouane Lakdim sort par une porte avec le gendarme qu’il tient en joue, il réclame un chargeur pour son arme et affirme vouloir tout faire sauter. Vrai ? Faux ? Plus tard, lorsqu’il aura été abattu, on retrouvera près de son corps trois enveloppes plastifiées contenant des poudres explosives mélangées, avec des mèches qui dépassaient des enveloppes.

En tout cas, cette «sortie» hors du magasin n’aboutit pas et les deux hommes retournent dans le Super U. Recommence alors un face-à-face sur lequel les enquêteurs se font discrets. Les deux hommes se parlent. Quelle est la teneur de ces échanges ? Le lieutenant-colonel tente-t-il de le faire céder psychologiquement ? De lui démontrer que son parcours criminel ne mène qu’à la mort ? En professionnel aguerri, sans se faire remarquer, Arnaud Beltrame pose sur une table son téléphone portable ouvert, si bien qu’à l’extérieur, ses collègues pourront entendre les discussions et comprendre en partie ce qui se passe à l’intérieur entre les deux hommes. Il semble qu’une nouvelle et ultime négociation soit entreprise. Deux membres de la famille de Redouane Lakdim sont amenés sur place, dans une tentative pour le faire céder. La négociation n’aboutira pas.

Coups de feu

Que se passe-t-il donc entre les deux hommes enfermés à l’intérieur depuis près de deux heures et demie ? Alors que, sur le parking du supermarché sont arrivés les gendarmes du GIGN de Toulouse et qu’ils s’apprêtent à se positionner pour un assaut éventuel, on entend soudain, résonnant à l’intérieur du magasin, plusieurs coups de feu. Il est 14 h 20, les hommes du GIGN n’hésitent plus, ils donnent aussitôt l’assaut, deux d’entre eux seront blessés, et le terroriste est abattu.

Mais, ce qu’ils redoutaient s’est produit : le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame a été très grièvement blessé, il est transporté au centre hospitalier de Carcassonne, entre la vie et la mort. Il mourra aux premières heures du matin.


Il a remplacé Julie, la dernière otage

Elle est toujours sous le choc, très atteinte moralement. Elle ne veut pas encore parler de ce qu’elle a vécu. Julie, 40 ans, est l’otage que le Lieutenant-clonel Beltrame a remplacé. Elle sait qu’elle doit sans aucun doute sa vie au sacrifice du gendarme.

Mariée et mère d’une petite fille de deux ans et demi, Julie habite à proximité de Carcassonne. Elle est diplômée ingénieur «qualité sécurité environnement», mais, après avoir perdu son emploi, elle travaille depuis un an au Super U de Trèbes comme hôtesse de caisse.

Vendredi, sa vie a croisé celle du terroriste qui criait «Allah akbar» et brandissait son arme dans le supermarché. Alors que certains collègues et des clients avaient réussi à sortir du magasin, elle est restée comme dernière otage, seule face au tueur, pendant environ 45 minutes, dans un huis-clos qu’on devine terrifiant.

C’est pour la sauver qu’Arnaud Beltrame s’est substitué à elle. Julie n’oubliera jamais.


Éditorial Jean-Claude Souléry

Un infini respect

Il aurait pu laisser sa vie sur d’autres champs de bataille, en Irak par exemple où il effectua naguère une mission. Mais c’est dans un supermarché de Trèbes qu’il a été mortellement blessé. Tombé en héros, selon une formule officielle qui, en l’occurrence, a rarement été aussi juste. Comme s’il fallait témoigner que le courage, le vrai, ne s’exerce pas seulement sur le terrain des guerres – mais qu’il se prouve aussi dans l’exercice de son métier et en des lieux qui nous semblent d’ordinaire familiers.

Héros, donc. Héros, assurément. Voilà un mot trop souvent galvaudé, qu’on utilise pour un sportif, le vainqueur d’une téléréalité, des abrutis qui se pavanent sur Facebook, tant de vedettes éphémères qui n’ont pour seul mérite que d’avoir gagné une breloque ou une popularité usurpée.

Ces héros de pacotille ont gagné. Lui, il a perdu. Perdu sa vie. Délibérément. Pour avoir voulu, en toute connaissance de cause, sauver d’autres vies. Avec un sens du devoir, du dévouement – ce sens du sacrifice qui, depuis hier matin, fait l’unanimité des hauts dignitaires comme des gens raisonnables.

« Mort pour la patrie », a dit le ministre. Il serait plus juste de dire qu’il est mort pour quelque chose qui le dépasse et qui lui est personnel : son humanisme chrétien, la haute idée qu’il se faisait du service public et de la nation, le sentiment profond d’accomplir une sorte de « mission » – pour laquelle il s’était fait gendarme.

Ne croyons pas un instant qu’il ait agi à la légère. Car Arnaud Beltrame était un homme lucide face à un danger qu’il a affronté seul à seul. Il savait, par profession, qu’on ne s’expose pas inutilement lors d’une attaque terroriste. Il savait ce dont un tueur fou peut être capable. Et, précisément, parce qu’il savait que les otages étaient des morts en sursis, il a pris sans hésiter leur place. Ce comportement, exemplaire, n’est pas courant; il rejaillit bien entendu sur la gendarmerie française, il donne de la chair à une autre formule officielle tant de fois entendue : « Ils risquent leur vie pour protéger la nôtre ». Le geste du lieutenant-colonel Armand Beltrame correspond clairement à cette formule. Désormais, beaucoup de civils n’oseront plus évoquer, parfois sur le ton du dédain, les fameux « risques du métier » de nos militaires. Lui a surtout couru le risque que la plupart d’entre nous n’aurions peut-être pas assumé. Infini respect.

 

Un soldat mort pour son pays

Encore un soldat mort pour son Pays !

La Gendarmerie Nationale vient de perdre un de ses meilleurs éléments.

L’Union Nationale des Parachutistes n’oublie pas que le lieutenant-colonel BELTRAME servit à deux reprises dans des unités aéroportées : au 35 ème régiment d’artillerie parachutiste au début de sa carrière, puis au sein de l’escadron parachutiste de la gendarmerie nationale, partie du prestigieux GIGN.

Allant jusqu’au bout et même au-delà de sa mission, le lieutenant–colonel BELTRAME, par son action héroïque consciente et raisonnée a concrétisé de manière éclatante les qualités d’honneur et de dévouement de son Arme. Il a aussi rappelé à la France que ce sont ces qualités qui animent dans un quotidien devenu banal nos frères d’armes engagés dans les OPEX et maintenant les OPINT menées pour contrer la menace terroriste.

L’UNP s’incline devant le sacrifice du lieutenant-colonel BELTRAME, et assure sa famille et ses proches de sa compassion. Elle veut aussi exprimer sa solidarité à la Gendarmerie Nationale et à toutes nos armées et forces assurant chaque jour les missions de défense et de protection de notre Pays, de notre population et de nos intérêts.

Mais au-delà de la profonde émotion partagée par tous les patriotes souhaitons que le courage du lieutenant–colonel BELTRAME suscite un sursaut salutaire :

  • nos concitoyens réalisent que notre Pays est en guerre (cela a d’ailleurs été dit à maintes reprises par nos dirigeants), que cette guerre se déroule tant à l’extérieur qu’à intérieur de nos frontières, et qu’elle touche désormais tout notre proche environnement habituel. A l’heure où se manifestent des revendications catégorielles de confort, il est sans doute temps de se mobiliser et de donner la priorité à des enjeux qui concernent la sécurité et l’avenir de toute notre Patrie.

  • nos élus et représentants politiques ont désormais le devoir d’identifier, de désigner sans équivoque, angélisme ni démagogie nos ennemis, et de prendre les mesures appropriées aux événements : à situation de guerre, décisions et mesures de guerre ! Parmi celles-ci notre démocratie, situation politique essentielle, doit pouvoir concilier et adapter son droit du temps de paix aux réalités pour répondre au danger du moment d’une part, et, d’autre part, savoir consentir les efforts prioritaires indispensables à la victoire .

Pour tout cela l’UNP, dans son rôle d’association patriotique, a un rôle à jouer :

  • en rappelant avec calme mais conviction ces vérités et nécessités à nos concitoyens, nos élus, nos responsables.

  • en renouvelant inlassablement notre soutien aux forces engagées pour nous protéger. J’appelle donc, en la circonstance, toutes les sections de l’UNP à se rapprocher des brigades de gendarmerie de leur lieu d’implantation, lors de la cérémonie d’hommage au lieutenant-colonel BELTRAME, afin d’exprimer la reconnaissance et l’admiration de l’UNP à ceux qui contribuent à notre sécurité et à notre futur.

Ainsi le sens du devoir et le dévouement du lieutenant-colonel BELTRAME auront-ils vraiment contribué et appelé la victoire !

Que Sainte Geneviève et Saint Michel accueillent le lieutenant–colonel BELTRAME pour son repos éternel, et que son souvenir reste une force pour notre France !

Le général (2S) Patrice CAILLE

Président de l’UNP