Attaque du chant pied gauche après 1.2.3.4
Tonalité : la mineur (A minor)
Note de départ (couplet) : Mi (E)
Syllabes enb gras = pied gauche
Cadence : 112 à 120 pas/mn

  1. La route vers l’inconnu 2
    Est toujours bienvenue, 2
    Le but est devant nous braquons les armes, 2
    Plus rien ne compte plus, 2
    Lafaillance exclue,  2
    Pour nous c’est le devoir, pour vous les larmes. 
  • Refrain
    L’heure a son adieu belle fille, 1
    Nous repartons vers d’autres destins, 2.1
    Loin du pays loin de la famille, 1
    Nous nous en allons par les chemins, 2.1  
    Le cœur léger avec un sourire, 1
    Les yeux fixés sur l’horizon, 2.1
    Les compagnies en marche s’entre-admirent, 1
    Chantons encore à pleins poumons, (à pleins poumons),
    “En pointe toujours” ce cri nous appelle, 1
    Nous sommes ici taillés d’un bloc, 2.1
    Tous en avant adieu ma belle,  1
    Adieu du Bataillon de Choc. 2.1.2
  1. Debout les volontaires, 2
    Chasseurs et légionnaires, 2
    Les parachutes sont prêts pour l’aventure. 2
    Le sous-marin attend, 2
    Ne perdons pas de temps,  2
    Restons unis et la victoire estre.

 

Conseils d’interprétation

L’une des difficultés de ce chant est son ambitus (écart entre la note la plus basse et la note la plus élevée) assez important pour les voix masculines d’aujourd’hui. L’intervalle de cet ambitus est une onzième (11 degrés sur une gamme). D’où l’importance de partir, pour un couplet, sur une note médiane, ni trop haute, ni trop basse. Les enregistrements historiques laissent entendre une attaque (couplet) sur un sol dièse ou un sol (medium des ténors). Nous avons choisi ici une attaque 3 degrés en dessous (en La mineur) correspondant aux pratiques actuelles et surtout permettant très facilement un accompagnement par une guitare par exemple.

Notons au 8e vers du refrain, l’écho, entre parenthèses (« à pleins poumons ») à chanter par quelques voix, qui remplace 2 temps muets  (« 2.1 »).

Autre particularité : l’Attaque du chant se fait bien pied gauche si l’on démarre par un couplet, mais se ferait pied droit (après 1.2.3) si l’on démarrait par le refrain (comme dans l’enregistrement historique).

 

Remarques

Chanté depuis 1943 par des générations de parachutistes, ce chant historique, parfaitement composé par Olga Krivetzki (épouse Altieri en 1943), avec de belles carrures classiques de 4 mesures (il suffit de compter les syllabes en gras ainsi que les « 1 » par vers ou groupe de 2 vers) a pu subir de très légères variations rythmiques ou mélodiques. Sans la partition autographe (toujours recherchée), difficile de se prononcer. Mais l’essentiel est que la structure du chant, notamment la carrure, ne soit pas altérée, par l’ajout de temps supplémentaires ou autres fantaisies.

Concernant les paroles, nous avons conservé ici les plus historiques.

4e vers du 2e couplet, c’est bien « Le sous-marin attend », et non le « Le Dakota attend », car les chants racontent aussi la saga des parachutistes et c’est bien à l’aide d’un sous-marin, le « Casabianca », que les premières unités du Bataillon de Choc ont débarqué en Corse pour sa libération.

7e vers du refrain, les compagnies « s’entre-admirent ». De très nombreuses variantes existent à cet endroit.

11e vers du refrain c’est bien « ma belle » et non « l’Annabelle » comme on l’entend parfois.

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Historique :

Issu des combats, ce chant a été écrit à Barrettali, en Corse, en octobre 1943 pendant la libération de l’île. Il est composé par Olga d’Anevi Altieri, chanteuse lyrique à l’opéra de Marseille. Elle avait été assignée à résidence avec son époux originaire de la ville et ils avaient hébergé plusieurs soldats de la 5e compagnie pendant les opérations. Le 1er Bataillon Parachutiste de Choc avait été créé en mai 1943 par le chef de bataillon Gambiez à Staouéli, en Algérie, sur l’instigation du Général Giraud en s’inspirant du modèle des SAS et des commandos britanniques. Le succès militaire de l’opération permet à De Gaulle d’évincer Giraud, pour rester seul à la tête du CFLN (Comité français de la libération nationale) au motif qu’il n’en avait pas été tenu informé. Au deuxième couplet, le sous-marin fait référence au Casabianca qui dépose des parachutistes du Bataillon de Choc à proximité d’Ajaccio. Oubliant ce rappel historique, les paras ont parfois remplacé le sous-marin par un Dakota ou un Nord-Atlas. Signe de son importance, le chant est édité en partition à deux voix par le Bataillon en 1952 et publié dans le carnet de chants du Bataillon (En pointe toujours), dans ces deux documents les belles filles du refrain sont au pluriel. Le chant est enregistré en 1959 par le 1er BPC (Chocs et commandos, 45 tours, Decca, 450 844).