Chant inadapté au pas cadencé
Tonalité : Do mineur (C minor)
original : Fa mineur (F minor)
Note de départ : Sol  (G)
Syllabes en gras = temps forts
indication originale : “Java lente”
Cadence : environ 84 pas/mn

  1. J’étais un soldat de marine,
    J’venais d’m’engager pour cinq ans,
    J’avais vingt ans belle poitrine
    Comm’ dans l’refrain du régiment.
    Dans les bistrots près de Lourcine,
    Les anciens m’en faisaient un plat:
    « Tu verras c’que c’est qu’l’Indochine.
    Écout’ la chanson d’un soldat » :
  • Refrain
    Marie, (Marie), (1) Marie-Dominique  (1)
    Que foutais-tu à Saïgon ?
    Ça ne pouvait rien fair’ de bon
    Marie-Dominique. (1)
    Je n’étais qu’un cabot-clairon
    Mais je me rappelle ton nom
    Marie-Dominique. (1)
    Est-ce l’écho de tes prénoms
    Ou le triste appel du clairon  
    Marie-Domini i que. (1)
  1. Je ne savais pas que la chance
    Ne fréquentait point les cagnas
    Et qu’en dehors de la cuistance
    Tout le rest’ ne valait pas ça.
    Tu m’as fait comprendre les choses
    Avec tes p’tits airs insolents
    Et je n’sais quell’s apothéose !
    C’était l’plus clair de mes tourments.
  1. Ce fut Marie-la-Tonkinoise
    Qui voulut fair’ notre bonheur,
    En m’faisant passer sous la toise
    Dans l’vieux Cholon… ou bien ailleurs,
    T’as toujours été un peu folle.
    Ton but, je le voyais pas bien.
    Tout ça ce n’était qu’des paroles
    Au cours de la piastre à Nankin.
  1. Tu m’as gâté mon paysage
    Et l’av’nir quand sur le transport
    Je feuilletais des bell’s images
    Peintes comm’ des Boudda en or.
    sont mes buffl’s dans la rizière,
    Les sampangs, l’aroyo brumeux,
    Les congay’s, leurs petit’s manières,
    Devant le pouvoir de tes yeux ?
  1. C’est ta démarche balane
    Qui effaça tous mes espoirs,
    Dans la bonn’ vi’ si bien rêe
    Est-c’gulier de t’en vouloir ?
    Un’ chanson de la Coloniale
    C’est le résultat en cinq ans
    De mes erreurs sentimentales
    Selon l’expérience des camps.

Conseils d’interprétation

1er vers du refrain, le terme « Marie » entre parenthèses est un écho à ne chanter que par quelques voix, plutôt les ténors (les dites « secondes voix ») qui peuvent ensuite continuer à la tierce de la voix principale. 

Bien respecter les mesures à 3 temps sur les derniers temps forts du dernier vers du refrain. C’est souvent pressé à cet endroit : « Marie-Domini (2.3) – i (2.3)- que. (2.3.1) ». 

Il est d’usage souvent de ralentir sur la dernière syllabe des couplets et les deux premiers « Marie, (Marie) » du refrain et de reprendre a tempo ensuite « Marie-Dominique … ». 

4e couplet, 4e vers, contrairement à ce que l’on entend dans les enregistrements militaires, c’est bien la syllabe normalement muette «-tes » du terme « Peintes » qui doit être là prononcée et se trouvait sur le temps fort de la mesure et non la syllabe « Com- » du terme suivant « Comme ». Celui-ci est écrit dans le texte original de Pierre Mac Orlan avec le « e » final clairement supprimé : « Comm’ ».

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Historique :

Les paroles sont écrites par le poète et écrivain Pierre Mac Orlan, membre de l’académie Goncourt. Ancien des troupes de marine (disait-il en romancier), il manifestait une vive sympathie pour les soldats servant outre-mer. Marie-Dominique était la chanson qu’il aimait le moins, mais c’est celle qui est la plus appréciée des coloniaux puisqu’elle est toujours à leur répertoire. Peut-être aussi à cause de la musique qui a été composée par V. Marceau (le grand accordéoniste Marceau Verschuren). Elle est publiée en 1953 dans le recueil de Pierre Mac Orlan, Chansons pour accordéon (éd. Gallimard). Vers 1972, elle est enregistrée par les chœurs du 23e RIC (Troupes coloniales, 30 cm, SERP, MC 7065).