Attaque du chant après 1.2.3
Tonalité : La mineur (A minor)
Note de départ : La (A)
Syllabes en gras = pied gauche
Rythme lent de barcarolle
Cadence : 64 pas/mn
- Dans le port de Saïgon, (2.1)
Il est une jonque chinoise, (1)
Mystérieuse et sournoise, (1)
Dont nul ne connaît le nom. (2.1)
Et le soir dans l’entrepont, (2.1)
Quand la nuit se fait complice, (1)
Les Européens se glissent (1)
Cherchant des coussins profonds. (2.1)
- Refrain
Opium, (2.1) poison de rêve, (1)
Fumée (2.1) qui monte au ciel, (2.1)
C’est toi (2.1) qui nous élèves (1)
Aux paradis (2.1) artificiels. (2.1)
Je vois (2.1) le doux visage, (1)
Les yeux (2.1) de mon aimée, (2.1)
Parfois (2.1) j’ai son image (1)
Dans un nua-(2.1)-ge de fumée. (2.1)
- Et le soir au port falot, (2.1)
Les lanternes qui se voilent (1)
Semblent de petites étoiles (1)
Qui scintillent tour à tour. (2.1)
Et parfois dans son extase, (2.1)
Au gré de la fumée grise, (1)
Le fumeur se représente (1)
Ses plus beaux rêves d’amour. (2.1)
- Puisqu’on dit que le bonheur (2.1)
N’existe pas sur la Terre, (1)
Puisse l’aile de nos chimères (1)
Un jour nous porter ailleurs. (2.1)
Aux paradis enchanteurs, (2.1)
Plein de merveilleux mensonges (1)
Où dans l’ivresse de mes songes (1)
J’ai laissé prendre mon cœur. (2.1)
Remarques
La partition originale dont s’inspire ce chant, est décrite comme un « chinese-fox », écrite dans un rythme binaire très sautillant, dans un style de « chinoiserie » à la mode au début du XXe siècle. Les soldats français ont en fait une belle barcarolle, dans un rythme ternaire lent et chaloupé (du 6/8), n’ayant plus grand-chose à voir avec le modèle initial. Cependant la mutation d’écriture aurait pu poser un léger problème. En effet en modifiant le chiffrage de la partition originale pour en faire une barcarolle à 6/8 on se devait d’en respecter malgré tout la carrure rythmique. Cela aurait donné :
On aurait un nombre considérable de temps muets à compter et la cadence étant particulièrement plus lente, ce serait vite devenu fastidieux. L’usage a donc décidé de supprimer les deux derniers temps muets.
On a donc une carrures de 3 mesures (ou temps forts) par vers dans les couplets, mais l’on revient à une carrure de 4 mesures pour le refrain.
Cela a le mérite d’une bonne cohérence.
Historique :
La chanson est composée en 1931, par Charlys et G. d’Abzac sur une musique composée par Charlys, pour la pièce du même nom. Ce « chinese fox-trot » exploite le thème de la consommation d’opium qui ravage les milieux artistiques parisiens de l’époque. La chanson, pas le narcotique, semble introduite dans le répertoire militaire vers la fin des années 1970. Elle est publiée dans Chante para, un carnet du 3e RPIMa, et enregistrée par le 8e RPIMa en 1984 (Chants du 8e RPIMa, K7, SERP, KSP 21, 1984).